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Carnet de déroute
24 décembre 2008

De l'est burkinabé au nord-est togolais... ...ou pas ?

C'est décidé, je tente l'auto-stop !

Premier constat : Ca marche du tonnerre grâce au cortège de camions-citernes qui vont à Lomé ou Cotonou ouvrir le gosier métallique de leur caracasse au flot de gasoil qui viendra inonder l'intérieur des terres après perception d'un léger bénéfice par le transporteur, bien entendu.

Second constat : Ca manque de précision. En effet, les villages de cette route togolaise portent étrangement des noms identiques à ceux présents sur ma carte du Bénin ! Crissement de pneu, descente à Tanguiéta, prise de renseignements : impossible de rejoindre le Togo d'ici, il faut continuer jusqu'à Natitinguou. 5 minutes de stop, 30 de route, et m'y voilà. Le soleil amorce sa descente, et plus personne ne prendra la route du Togo avant demain matin. C'est Carlos qui me l'explique, avant de m'inviter à passer la nuit chez lui et à revoir ma destination, étant donné que je suis ici aussi en plein territoire Ottamari, et que je peux certainement trouver ce que je cherche sans trop m'écarter.

Je deviens vite le deuxième fils de la mère de Carlos et de ses 3 soeurs. On profite des congés de Carlos pour se rendre au village d'un grand-père habitant une tata, habitation traditionnelle à l'architecture étonnante.


Puis c'est une nuit au village de la grand-mère. Le rythme de ces villages est trop proche de ce que j'ai connu par le passé pour que je m'y éternise et je décide de poursuivre en direction du Sud en compagnie de Carlos qui se rend à Djougou pour la Tabaski, LA fête du calendrier musulman.

Ici, c'est une véritable boucherie. Le sacrifice rituel du mouton se transforme en un génocide sans pitié, chaque père de famille se ruinant pour égorger un boeuf ou un mouton de plus que son voisin. Résultat, entre la prière, la découpe, la répartition et la préparation de toute cette chair, je n'ai pas senti un seul instant s'installant une ambiance de fête telle que nous la concevons habituellement.

De plus, l'ambiance est loin d'être idéale. Nous sommes dans la famille du père de Carlos, un père qui a abandonné femme et enfants il y a 12 ans, et qui vit aujourd'hui loin d'eux avec ses deux nouvelles femmes, sans jamais donner ni prendre de nouvelles. Sans le soutien financier d'un père catholique français, qui sait ou en serait aujourd'hui la petite famille (convertie au message de jésus au passage !)

Un peu dégouté par tout ca, j'obtiens un contact pour aller me ressourcer dans le village de naissance dudit paternel, à quelques kilomètres des portes de la ville, tandis que Carlos remonte chez lui pour reprendre les cours.

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